Conquête du Touat et du Gourara (1315)

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Conquête du Touat et Gourara

Informations générales
Date 1315
Lieu Touat et Gourara
Issue Victoire mérinide
Changements territoriaux Annexion des oasis du Touat et Gourara par les Mérinides du Maroc.
Belligérants
Royaume mérinide Ksouriens
Commandants
• Abou Ali ben Uthman Inconnus
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

La conquête mérinide du Touat et du Gourara, est menée en 1315 par le prince mérinide et gouverneur de Sijilmassa, Abou Ali ben Uthman, fils du sultan Abu Said Uthman II.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de sa réconciliation avec son fils Abou Ali ben Uthman, sans cesse en rébellion, et pour pouvoir mieux se débarrasser de lui[L 1], Abu Said Uthman II lui donne le commandement de la région du Tafilalet, d'où il devient gouverneur de Sijilmassa. Celui-ci organise rapidement une administration, forme une véritable armée, recrutant des fantassins et cavaliers, et prend à son services les nomades arabes des Banu Maqil[L 2],[L 3].

Très importantes pour le contrôle de l'itinéraire de l'or et des palmiers-dattiers[1], le prince Abou Ali s'empare des forteresses sahariennes du Touat et du Gourara en 1315, en s'appuyant notamment sur ses alliés Banu Maqil[L 2].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Maître d'un vaste territoire saharien, le prince Abou Ali contrôle ainsi par le biais de son administration, le commerce de l'or et la levée des impôts des ksouriens[L 2]. Cette conquête permet donc de rattacher pour la première fois ce territoire au royaume mérinide[L 4].

Cependant, dès 1320, Abou Ali ben Uthman reprend ses mauvaises habitudes et se met en état de révolte contre son père Abu Said Uthman II. Il soumet le Souss, puis s'empare de Marrakech en 1322[L 5]. Abou Ali est cependant battu plus tard près de la Moulouya par son père, qui reprend Marrakech et marche sur Sijilmassa. Toutefois, devant l'affection que porte Abu Said Uthman II à son fils Abou Ali, il parvient à lui pardonner, et le maintient à son poste de gouverneur de Sijilmassa et des provinces du Sud[L 6].

Après la mort d'Abu Said Uthman II, son fils Abu al-Hasan lui succède. Celui-ci entre en pleine campagne contre les Zianides à Tlemcen, qui assiègent Béjaïa, ville sous domination hafside, allié des Mérinides. Abu al-Hasan envoie une flotte mérinide qui permet de lever le siège de la ville, en coordination avec une armée hafside en provenance de Tunis[L 7]. Le sultan zianide Abû Tâshfîn réussit alors à semer le trouble au sein du pouvoir mérinide, en poussant Abou Ali à la révolte. Abu al-Hasan qui campe alors à Tessala[L 8], rentre immédiatement au Maroc, et assiège son frère à Sijilmassa pendant plus d'un an. L'armée d'Abu al-Hasan s'empare finalement de la ville, puis capture Abou Ali, qui est ensuite exécuté[L 9]. Les possessions sahariennes dont les oasis du Touat et du Gourara sont de nouveau rattachés au pouvoir central mérinide en 1332[L 4]. Cependant les liens du Touat se resserrent avec le pouvoir zianide du Maghreb central à la fin du siècle. Ces derniers, Berbères zénètes, tirent parti de leur connaissance des axes sahariens, dont la route de l'or et du sel vers le bilād al-Sudān, acquise durant leur vie nomade précédant leur prise de pouvoir à Tlemcen[2].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. Le Chatelier 1890, p. 3
  2. a b et c Bellil 1999, p. 100
  3. al-Nasiri 1934, p. 172
  4. a et b Le Chatelier 1890, p. 4
  5. al-Nasiri 1934, p. 177
  6. al-Nasiri 1934, p. 178
  7. Hamet 1923, p. 184.
  8. al-Nasiri 1934, p. 192
  9. al-Nasiri 1934, p. 193

Références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Müller et Muriel Roiland-Rouabah, Les non-dits du nom. Onomastique et documents en terres d'Islam, Presses de l’Ifpo, , 607 p. (lire en ligne)
  2. Elise Voguet, « Tlemcen-Touat-Tombouctou : un réseau transsaharien de diffusion du mālikisme (fin viii/xive-xi/xviie siècle) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 141,‎ , vol. 141, 259–279 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.9963, lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Francophone[modifier | modifier le code]